par Riotact » Dim Fév 12, 2006 5:08 am
Une frayeur inutile !
11/02/2006
France-Irlande à la loupe
L'équipe de France a retrouvé le goût de la victoire en s'imposant, samedi au Stade de France, face à l'Irlande (43-31). Cette deuxième journée du Tournoi des VI Nations aura apporté de grosses satisfactions aux Bleus qui auront tout de même mené 43-3 avant de lâcher prise incroyablement dans les vingt dernières minutes, laissant les Irlandais inscrire quatre essais! Bernard Laporte n'a sans doute que très peu apprécié cette fin de match. Mais les enseignements sont tout de même nombreux pour la suite des opérations.
Michalak qui devance O'Driscoll. La France s'est régalée pendant une heure.Une heure de rêve avant un sursaut inutile et fort désagréable. Fâchés après le revers écossais, les Tricolores avaient des idées nettes et précises sur le travail à fournir pour s'emporter. Et d'entrée de jeu, ils ont donné le ton de la rencontre en enfonçant la mêlée adverse. L'agressivité nécessaire permet aux Bleus d'avancer sur des Irlandais cueillis à froid. Sur la première grosse occasion des hommes de Laporte, Rougerie, de retour de blessure, s'échappe sur son aile, évite notamment Murphy et marque en bout de ligne !
A peine le temps de se remettre de leurs émotions que les Bleus sortent les barbelés. Au départ, Elissalde, calé derrière une mêlée ouverte, se fait surprendre et commet un en-avant. La mêlée est bien gérée par les Verts qui poussent et sont tout près, à plusieurs reprises, de franchir la ligne. Mais la défense plie sans rompre. Qu'à cela ne tienne, les Français sortent une autre corde de leur arc. Sur un ballon tapé le long de la ligne de touche, Michalak grille deux Irlandais à la course, récupère et transmet à Magne qui fête ainsi son retour en équipe de France par un essai sous les poteaux. Quelle entame phénoménale ! (12-0, 7e)
Le réalisme des Bleus
Et cela ne fait que commencer... Cette équipe de France montre un visage très agréable. Libérés, les Bleus sont opportunistes. David Marty défend haut et contre l'ouvreur irlandais, O'Gara, avant de s'imposer à la course pour inscrire un troisième essai en à peine 18 minutes de jeu, (19-0, 19e). La volonté de ne rien lâcher, de donner des ballons propres et plus généralement de défendre en avançant fait des merveilles face à des Irlandais à côté de la plaque. L'envie est présente, le réalisme aussi.
En face l'Irlande ne sait plus comment réagir. O'Driscoll se distingue une nouvelle fois. D'abord en retenant Florian Fritz sans ballon puis en gâchant une balle en bout de ligne. A l'image de sa prestation contre l'Italie, le bonhomme n'aime pas se faire bouger. Ça tombe mal car les Bleus ne lâcheront rien. Pour preuve, à peine O'Gara a-t-il ouvert le score pour son équipe à la suite d'un hors-jeu qu'Elissalde, dans la minute, l'imite après une grosse action défensive (22-3, 30e). Les Français gèrent tranquillement leur avance quand Heymans intercepte une passe dans les mains de D'Arcy pour filer entre les poteaux (29-3, 35e).
Aujourd'hui pas question de transiger. Les attaques adverses sont découpées en morceaux à l'image de Bonnaire qui renverse tout simplement Corrigan, pourtant pilier de son état, et arrivé lancé! Cela résume parfaitement l'état d'esprit d'une équipe de France en pleine réussite mais qui a surtout su se mettre en position favorable.
La coupure de courant
De retour des vestiaires, les Irlandais, très motivés tentent d'inverser la tendance. Mais les Bleus ont de la suite dans les idées, pour ne pas leur laisser le moindre espoir. Sur le coup, Rougerie fait parler sa puissance, il relaye vers Marty pour un regroupement. A la sortie de celui-ci Elissalde d'une passe magistrale trouve Heymans sur l'aile pour un cinquième essai, placé et superbe (36-3, 45e). Même motif, même punition, les Bleus défendent haut, et les Verts ne trouvent pas la clé. Marty est récompensé en mangeant une nouvelle fois O'Gara, contré, pour inscrire son deuxième essai du jour (43-3, 47e).
Le jeu devient fou avec des actions qui fusent de part et d'autre. L'Irlande tente évidemment de refaire surface comme cela avait pu être le cas face à l'Italie. Bien entendu, la réponse tricolore est d'un autre tonneau. Il y aura bien quelques plaquages ratés mais jamais dans des phases critiques. Têtus, les Verts profiteront finalement d'un jeu rapide consécutif à un hors-jeu de Marty pour trouver la faille. Stinger joue vite vers O'Gara qui marque (43-10, 56e).
Sur leur lancée, les Irlandais, maîtres de la balle et de l'initiative, limitent la casse en inscrivant dans la foulée un deuxième essai, cette fois par D'Arcy (43-17, 60e). Les Bleus payent le fait d'avoir baissé de pied quelques instants. Evidemment, sans munition, la donne n'est plus tout à fait la même... Il s'agit alors de stopper un adversaire de nouveau dans le bon sens. Les chœurs irlandais commencent à résonner dans le stade de France, ce qui n'est jamais bon signe...
Un ouf de soulagement
Et pour cause, la machine tricolore est totalement grippée. Les actions se multiplient et, à force de subir, le doute s'installe très nettement dans les esprits. Sur une nouvelle offensive, Stringer joue de nouveau rapidement pour O'Callaghan qui marque malgré le rideau bleu (43-24, 66e). En face, Bernard Laporte tente évidemment de changer ses munitions. Benjamin Boyet étrenne notamment ses galons en équipe nationale en lieu et place de Frédéric Michalak. Plus du tout dans ses chaussettes, les Bleus se sont vus beaux un peu trop tôt. O'Driscoll fait parler la poudre et Trimble, à peine entré en jeu, marque lancé entre les poteaux (43-31, 70e)...
Quatre essais concédés en à peine un quart d'heure de jeu, l'opération porte ouverte laissera sans doute quelques traces. Il faut désormais tenir contre la furia verte. Incroyable... L'enthousiasme a changé de camp et les quelques erreurs qui n'avaient plus cours en première période pointent le bout de leur nez, ce qui complique forcément la tâche de toute l'équipe. Peut-être est-ce le souffle des Irlandais, revenus sur leurs basques, qui fera réagir les Bleus... Toujours est-il qu'ils vont finalement tenir jusqu'au bout. Ouf...
Le staff de l'équipe de France va sans doute faire chauffer la voix puis la vidéo. ‘Bernie' avait détesté la balade écossaise. Il a longtemps cru adorer la réponse irlandaise, avant de craindre le pire. Les enseignements seront nombreux avec, tout de même, du très bon pendant une heure. Le prochain rendez-vous face à des Italiens, excellents face à ces mêmes Irlandais, ne sera pas à prendre à la légère. Si possible pendant 80 minutes...