AC/DC
Publié : Dim Fév 19, 2006 6:04 pm
album culte
AC/DC : "Back in black"
It’s only rock’n roll...
Leur frontman Bon Scott à peine refroidi, AC/DC donne un digne successeur au formidable Highway to hell, inaugurant de la sorte une décennie qui sera paradisiaque pour tous les amateurs de hard rock.
A l’époque, le problème le plus délicat était de trouver un successeur au phénoménal Bon Scott. Charismatique en diable, le frontman tatoué était un élément absolument essentiel du groupe. Peu de gens à l’époque pensaient qu’AC/DC avait encore un avenir brillant devant lui. Non seulement Back in black allait infliger un démenti magistral à tous ces incrédules, mais le successeur de Scott, Brian Johnson, allait brillamment relever le défi qui se présentait à lui. Plus hurleur que réellement chanteur, il sut imposer sa marque sur AC/DC, en proposant des vocaux dans la veine de ceux de Bon Scott, avec une forte propension à monter davantage dans les aigus. A tel point qu’aujourd’hui, la silhouette de docker à casquette de Johnson est devenu aussi indissociable d’AC/DC que la tenue d’écolier d’Angus Young.
Back in black est un manuel de civilité à part entière, écrit par Brian Johnson à destination des hommes de bonne compagnie. Comment lier connaissance avec une jeune demoiselle de bonne famille par exemple... (What do you do for money honey ou Let me put my love into you). Comment remercier votre hôtesse de la délicieuse soirée passée en sa compagnie (You shook me all night long). Mais on y trouve bien sûr aussi les habituelles références au démon, à la gnôle et à toutes ces petites choses qui servent à assurer la pérennité du mythe rock’n roll. Qui oserait affirmer que l’introduction de Hells bells n’est pas une des plus flippantes que le rock ait jamais engendré ? Qui oserait prétendre que les hurlements de Back in black ne secouent pas quelque chose de primal enfoui au fond de chaque humain ? Brian Johnson a souhaité écrire un album que Bon Scott aurait pu approuver s’il avait encore été de ce monde. Le groupe lui rend d’ailleurs un hommage assez particulier avec Have a drink on me. Ceux qui y verraient du cynisme ou de l’irrespect (vu les circonstances tragiques de la mort du Bonfire) devraient se rappeler la personnalité sarcastique de l’intéressé. Nul doute que l’idée de bénéficier de ce type de musique funéraire l’aurait fait hurler de rire.
C’est vulgaire ? C’est salace et amoral ? Evidemment que ça l’est ! On touche ici le vrai rock prolo, qui se fout éperdument de paraître intellectuel ou engagé, le rock qui pense que la reconnaissance du public est moins une affaire d’idées que de tripes. Il ne faut pas rechercher quoi que ce soit chez AC/DC qui ait une quelconque profondeur, que ce soit dans les textes ou dans la technique. Les riffs sont simples, à mille lieues des exercices de style auxquels se livrent certains autres groupes, et pourtant ils sont parmi les plus géniaux à avoir jamais été inventés. Quant aux textes, ce sont des descriptions barbares de tout ce qui peut horrifier les parents des jeunes sauvageons qui écoutent cette musique du diable, braves gens prompts à s’imaginer que leur chérubin finira, au choix, drogué, alcoolique ou pervers sexuel.
Pas facile de terminer cette chronique. Parce qu’il est difficile d’expliquer la simplicité d’AC/DC à quiconque ne les connaîtrait pas (ça doit bien exister...en Papouasie peut-être ?) Et que ceux qui les connaissent savent pertinemment qu’AC/DC est peut-être bien le plus grand groupe de rock de tous les temps. Cette musique râpeuse mâtinée de blues sévit depuis maintenant 30 ans, sans jamais avoir varié sa formule d’un iota, et à chaque album, on se surprend à dire qu’il n’y a finalement rien de meilleur au monde. Back in black a atteint une sorte de perfection, avec ses titres totalement indispensables du premier au dernier d’entre eux, son impact immédiat et dévastateur, et sa résistance face au temps. Le meilleur album du meilleur groupe de hard rock de l’histoire ? C’est bien possible...
AC/DC : "Back in black"
It’s only rock’n roll...
Leur frontman Bon Scott à peine refroidi, AC/DC donne un digne successeur au formidable Highway to hell, inaugurant de la sorte une décennie qui sera paradisiaque pour tous les amateurs de hard rock.
A l’époque, le problème le plus délicat était de trouver un successeur au phénoménal Bon Scott. Charismatique en diable, le frontman tatoué était un élément absolument essentiel du groupe. Peu de gens à l’époque pensaient qu’AC/DC avait encore un avenir brillant devant lui. Non seulement Back in black allait infliger un démenti magistral à tous ces incrédules, mais le successeur de Scott, Brian Johnson, allait brillamment relever le défi qui se présentait à lui. Plus hurleur que réellement chanteur, il sut imposer sa marque sur AC/DC, en proposant des vocaux dans la veine de ceux de Bon Scott, avec une forte propension à monter davantage dans les aigus. A tel point qu’aujourd’hui, la silhouette de docker à casquette de Johnson est devenu aussi indissociable d’AC/DC que la tenue d’écolier d’Angus Young.
Back in black est un manuel de civilité à part entière, écrit par Brian Johnson à destination des hommes de bonne compagnie. Comment lier connaissance avec une jeune demoiselle de bonne famille par exemple... (What do you do for money honey ou Let me put my love into you). Comment remercier votre hôtesse de la délicieuse soirée passée en sa compagnie (You shook me all night long). Mais on y trouve bien sûr aussi les habituelles références au démon, à la gnôle et à toutes ces petites choses qui servent à assurer la pérennité du mythe rock’n roll. Qui oserait affirmer que l’introduction de Hells bells n’est pas une des plus flippantes que le rock ait jamais engendré ? Qui oserait prétendre que les hurlements de Back in black ne secouent pas quelque chose de primal enfoui au fond de chaque humain ? Brian Johnson a souhaité écrire un album que Bon Scott aurait pu approuver s’il avait encore été de ce monde. Le groupe lui rend d’ailleurs un hommage assez particulier avec Have a drink on me. Ceux qui y verraient du cynisme ou de l’irrespect (vu les circonstances tragiques de la mort du Bonfire) devraient se rappeler la personnalité sarcastique de l’intéressé. Nul doute que l’idée de bénéficier de ce type de musique funéraire l’aurait fait hurler de rire.
C’est vulgaire ? C’est salace et amoral ? Evidemment que ça l’est ! On touche ici le vrai rock prolo, qui se fout éperdument de paraître intellectuel ou engagé, le rock qui pense que la reconnaissance du public est moins une affaire d’idées que de tripes. Il ne faut pas rechercher quoi que ce soit chez AC/DC qui ait une quelconque profondeur, que ce soit dans les textes ou dans la technique. Les riffs sont simples, à mille lieues des exercices de style auxquels se livrent certains autres groupes, et pourtant ils sont parmi les plus géniaux à avoir jamais été inventés. Quant aux textes, ce sont des descriptions barbares de tout ce qui peut horrifier les parents des jeunes sauvageons qui écoutent cette musique du diable, braves gens prompts à s’imaginer que leur chérubin finira, au choix, drogué, alcoolique ou pervers sexuel.
Pas facile de terminer cette chronique. Parce qu’il est difficile d’expliquer la simplicité d’AC/DC à quiconque ne les connaîtrait pas (ça doit bien exister...en Papouasie peut-être ?) Et que ceux qui les connaissent savent pertinemment qu’AC/DC est peut-être bien le plus grand groupe de rock de tous les temps. Cette musique râpeuse mâtinée de blues sévit depuis maintenant 30 ans, sans jamais avoir varié sa formule d’un iota, et à chaque album, on se surprend à dire qu’il n’y a finalement rien de meilleur au monde. Back in black a atteint une sorte de perfection, avec ses titres totalement indispensables du premier au dernier d’entre eux, son impact immédiat et dévastateur, et sa résistance face au temps. Le meilleur album du meilleur groupe de hard rock de l’histoire ? C’est bien possible...