par Denis » Ven Juin 02, 2017 1:07 pm
Ok ma review...
D'abord, je n'étais pas là le premier soir, donc je ne peux pas/veux pas comparer, si ce n'est que de manière purement statistique.
Le 2e soir, donc.
L'AFAS Live, ex-Heineken Music Hall, est à côté du Ziggo Dome, où PJ a joué en 2012 et 2014. Endroit familier donc, mais il n'y avait que ça : là où il fallait faire la file pour les tickets 10C, puis attendre des heures l'ouverture des portes, puis attendre le début du concert dans des conditions peu confortables, il n'y avait rien de tout cela. Pas de file, pas d'attente, places numérotées... Le lendemain, j'étais encore dehors à 19h05 alors que Glen Hansard commençait à 19h30. C'est bien, mais non en fait. Parce que contrairement au Carré (magnifique théâtre d'Amsterdam où EV a joué en 2012), l'AFAS machin est une grande boîte froide, sombre, et les sièges collés au parterre ne font pas concert du tout, enfin, ce n'est pas du tout l'impression que j'ai d'un concert. Soit. Au moins, le son était époustouflant, probablement aidé par les quelques jours de répétitions qui ont eu lieu avant le premier soir...
Glen Hansard. Glen étant une entité divine impossible à décrire, je n'essaierai même pas. Mais ne poncez pas de meubles avec de l'amiante dedans sans mettre de masque, ok?
Tuolumonenne machin chose, Vedder arrive, prend place sur sa chaise entourée de guitares, banjo, ukes, valises, et autres éléments d'un joyeux bordel qui est plus ou moins le même qu'à chaque tournée. Walking the Cow, très bien, superbe, et la voix. LA VOIX. Thumbing My Way, parce que EV se souvient de Riot Act (Nov 12 2002 never forget). Puis Ed commence à faire des blagues, un ton qu'il gardera tout au long de la soirée, sauf exception. Le psychiatre à 2 florins que je suis dira qu'il a trouvé un moyen de gérer son deuil, c'est sans doute vrai, mais en attendant ça marche, Ed était vraiment drôle, écoutez le boot, je ne vais pas raconter ses vannes.
Wishlist un peu plus tard, forcément Ed se plante, mais il s'est toujours planté sur Wishlist. Passage ukulele avec Can't Keep, Light Today et Soon Forget, qui forcément prend une saveur particulière cette année (spoiler : non, pas à cause de Cornell). On continue tranquille avec Driftin', Small Town (shut up), le passage Into the Wild avec un feu de camp et une tente (oui, kitsch mais c'est pas grave).
Hommage ensuite à l'arrière-grand-père de ses enfants, décédé le jour-même après, semble-t-il, une longue maladie. Il en profite pour faire comprendre que dans ce cas, la mort était attendue, prévue, et qu'il était heureux qu'il ait vécu le plus longtemps possible pour que ses enfants aient pu en profiter le plus possible. Forcément, personne dans le public ne pensait pas à CC (triple négative encore!). Suit Man of the Hour, c'était beau.
Guitar geeks, Ed a une maaagnifique Rickenbacker bleue que je ne pense pas avoir vue auparavant, Parting Ways avec une reverb terrible. Mais c'était triste. Mais beau. Et triste. Comme Off He Goes, "about friends". Le main set se finit avec Last Kiss et Porch, et à part Small Town, Can't Keep et Into the Wild, rien n'était répété de la veille. Porch pour finir, j'ai envie de me lever mais pffft, ça sera pour l'année prochaine.
Ed part 30 secondes (Ed ne fume plus, et ne boit pas sur scène au fait. Enfin, sauf une sorte de liquide orange qui n'était vraiment pas de l'alcool. Gatorade?), et revient s'assoir derrière un orgue pour Comfortably Numb. C'est bien, tout ça, mais j'aime pas Pink Floyd, désolé, ça changera pas.
Le superbe Red Limo String Quarted arrive et ils jouent un bout de "Heroes", avant de penser aux gens qui ne sont pas comme nous, et jouer Just Breathe. C'était pas si grave que ça, je vous assure, un petit mauvais moment à passer.
Ed rigole, se moque gentiment du violoncelliste (true story, son nom a inspiré une chanson à Mark Lanegan, Jonas Pap), et puis...
À propos of nothing, Ed : "If I thought about it for a split second, I'd be done, dusted". En une phrase, il a tout expliqué. Et on a tout compris. Il sanglote, moi aussi, nous aussi. Et il commence Come Back. Et là, désolé parce que je sais que c'est trop facile et profondément injuste, mais il fallait être là. C'était de loin, de TRES LOIN la meilleure version de Come Back possible, grâce aux cordes, mais surtout, grâce à l'émotion. Il faut juste se souvenir que la personne pour qui Ed a écrit le morceau se trouve actuellement juste à côté de Chris. C'était un combat de chaque seconde pour qu'Ed tienne, mais il a tenu...
Et puis, pour de nouveau alléger tout cela, Glen Hansard arrive sur scène, et ils commencent leur standup comedy, qu'on leur donne un théâtre, une sitcom, n'importe quoi, mais leur relation est incroyable, et magnifique, et vous ne connaissez pas la signification de la vie si personne ne vous a jamais regardé comme Ed regarde Glen. Sleepless Nights était beau à pleurer, Society était beau à pleurer, et puis Ed a chanté un morceau solo de Glen, Song of Good Hope, préfacé par un plaidoyer, un appel, une demande : n'hésitez pas à demander de l'aide si vous en avez besoin... Il parlait d'expérience, évidemment ("I'm not saying anything about anybody in particular, please allow me to talk about it without making it seem obvious" dit-il avant de lacher une vanne sur Bon Jovi). Et le morceau était beau à pleurer.
Parce que apparemment, il n'y avait pas encore assez d'émotions, Ed décide de jouer, enfin, chanter Arc. L'acoustique étant vraiment bonne, l'expérience était extraordinaire, la tension terrible, l'émotion à son paroxysme... Je n'ai jamais vraiment aimé Hard Sun, mais après un tel moment, après un tel torrent d'émotions, il fallait quelque chose de positif, d'uplifting, et Hard Sun marche assez bien pour ça.
Désolé pour la review pas très structurée, suite bientôt.
"I don't question our existence, I just question our modern needs"
Music Box